Istanbul, ce sont d’abord des fragments : des adresses griffonnées sur un bout de papier en prévision d’un voyage, des photos qui montrent le Bosphore agité, et d’autres souvenirs qui sont là, quelque part dans un coin de ma tête.

Istanbul, c’est ensuite une histoire d’actes manqués. Des voyages, plusieurs voyages, prévus et qui ne se sont pas jamais déroulés. À chaque fois, ce n’était pas loin. En 2023, par exemple. Je suis à Xánthi, dans le nord-est de la Grèce, c’est la Thrace, cette région qui est techniquement est encore l’Europe mais est aussi un peu l’Asie, déjà, cette région où partout souffle comme un air d’Orient. Même pas cinq heures de route d’Istanbul, un bus part le lendemain. J’hésite, j’hésite, je me décide, je me ravise, j’hésite encore et je n’y vais pas.

Istanbul, c’est aujourd’hui une histoire qui me fait sourire. Un voyage très loin de ce que j’imaginais, beaucoup mieux, aussi.

Istanbul, ce sont aussi des flashes. Des images et des sons qui apparaissent d’un coup, brièvement, elles arrivent et puis l’instant d’après elles sont parties, c’est fini. Mais les instantanés ont eu le temps de marquer l’esprit, ils sont toujours encore un peu là, formes fugaces dont il ne reste que la silhouette. Sens en éveil, sans cesse sollicités, matraqués en permanence.

Istanbul, c’est le début de quelque chose, je ne sais pas encore quoi mais ça viendra. Et c’est très bien comme ça.

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