Périphéries

Elles s’appellent « zones commerciales », ou « zones d’activités commerciales ». Au cours des cinquante dernières années, ces espaces périurbains, plantés en périphéries des villes, ont essaimé partout en France.

 

Ces zones, qui se sont multipliées depuis les années 1970 sur fond d’étalement urbain, sont devenues synonymes des entrées (ou des sorties) de ville en France. Au point que l’on parle parfois de « France moche », comme le magazine Télérama en 2010.

 

« Moches » ou pas, je ne sais pas si elles le sont. Mais je m’intéresse à ces lieux très fréquentés et pourtant peu regardés, ces lieux où l’on vient bien souvent pour une raison bien précise. Où l’on va, où l’on ne s’arrête pas. Qui concentrent près de la moitié des dépenses des Français, qui sont en majorité jugés pratiques, mais aussi anxiogènes.

 

Ce que je cherche à faire, aussi, c’est mettre au jour l’esthétique peu évidente de ces espaces. Dans l’un de ses romans, l’auteur américain Richard Ford fait dire ceci à l’un de ses personnages : « Je peins des choses qui me plaisent, des choses qui n’accéderaient pas à la beauté autrement. » Cette phrase me guide, dans ce travail sur les zones commerciales. C’est ma démarche, c’est ce que je cherche à faire.

 

Influencé par la photographie de paysage italienne, je pense et je repense sans cesse à ce que dit Adele Ghirri dans ses notes sur la nouvelle édition du livre Viaggio in Italia : « Redonner dignité à des lieux et des personnes que nul n’aurait même songé à regarder. »

 

 

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La Ganguise